Par Amélie de Bourbon-Parme
Un bon roman historique qui évoque un passage moins connu de la vie de Charles Quint, celui de sa retraite vers le monastère de Yuste. L'écriture est alerte, par moment vraiment fort réussie, les chapitres sont d'inégales longueurs, ce qui donne un rythme à l'ouvrage, la documentation est fouillée.
La romancière a utilisé un joli fil conducteur : la passion du monarque pour les horloges. Ainsi, les jours et les heures passent, égrenés par les cadrans, les réparations, l'ouverture des mécanismes, les trouvailles des artisans horlogers ou la contemplation de l'objet d'art.
J'avais choisi ce titre pour mieux appréhender la retraite de Charles Quint et je n'ai pas été déçue. Quelle grandeur dans le détachement qu'il accomplit des choses de ce monde, étape par étape, royaume par royaume ! On n'y découvrira que peu de spiritualité ; peut-être parce qu'elle est tellement évidente par ce choix d'une retraite dans un monastère. Une manière élégante de passer le flambeau, de quitter le monde avec détermination et douceur tout à la fois, d'aller à l'essentiel, d'aller à Dieu.
Gallimard, 2015 - 20.10 € - 13.99 € (Epub)