par David Vallat.
David Vallat nous explique qu’il existe 2 mots en langue arabe pour désigner le martyr :
« Fidaï » : celui qui offre sa vie ; désigne le musulman qui se sacrifie dans le combat pour défendre l’Islam quand il est attaqué. Ce terme a été dévoyé de son sens premier par l’islamisme le plus violent .
« Chahid » : celui qui témoigne, le témoin.
C’est ce devoir de témoignage que remplit David VALLAT dans son livre pour tenter d’expliquer de l’intérieur et par son propre vécu le mécanisme de la radicalisation, sans compassion ni langue de bois : le passage de l’Islam à l’islamisme, de l’islamisme au terrorisme ; le passage d’une culture à l’autre, de la religion à la violence ; le passage de la stratégie de combattant militant et militaire sur des théâtres de guerre à une volonté de faire mal motivée par une haine beaucoup plus profonde, avec « la terreur au bout de l’impasse ».
Il faut saluer la démarche de récit autobiographique de ce français de souche, né dans une famille catholique pratiquante « par habitude » et qui a été attiré à 15 ans par la place « naturelle et paisible de la religion » dans la vie quotidienne des familles voisines musulmanes.
Mais cette lecture contient un autre témoignage important : celui du repentir après le basculement et de la réinsertion possible et réussie.
Ce récit n’est sans doute pas le seul témoignage sur le sujet mais chacun de nous , dans le contexte actuel, devrait peut être au moins en lire un et pourquoi pas celui-là ?
Marie-Christine COLIN-LEFEBVRE.
Calmann-Levy, 2016 - 19.05 €